Institut d'Arts Visuels d'Orléans A.R.C. du livre, édition et création.

« Maîtriser notre quotidien » : en parlant avec chacun d'entre vous, il apparaît que tous, nous le souhaitons. Individuellement, nous tentons des expériences dans ce but et le fait de les visualiser nous rend conscients de ces tentatives.

Écrivant ces quelques lignes la semaine passée, j'ai pensé à un texte qui a beaucoup compté pour moi et dont l'auteur à sa manière (dans le contexte de l'époque : début du onzième siècle au Japon) semble poursuivre les mêmes buts.

J'ai donc commencé la séance du 31 octobre par la lecture de quelques pages de Notes de chevet de Sei Shônagon. Classant les éléments du réel en choses diverses, elle les évoquent dans de petites notes qu'elles intitulent ainsi :

« 37. Choses peu rassurantes / 38. Choses que l'on ne peut comparer / 39. Choses rares / 40. Choses qu'il ne valait pas la peine de faire » etc…

Peter Greenaway a écrit le scénario de The Pillow Book en s'inspirant (très librement précise-t-il) de Notes de chevet.

Nous poursuivrons cette pratique du partage des lectures initiée par Sophie Monville qui, lors de la première séance, nous avait fait découvrir En vie d' Eugène Savitzskaya.

Vanessa est chargée de nous présenter et de nous lire un texte de son choix pour la prochaine séance.

Peu à peu, les intentions du groupe s'organisent et nous pourrions les présenter succinctement ainsi :

1. Réfléchir au vieillissement du corps jour après jour, tâche après tâche (ou taches après taches, [private joke pour Marianne]).
   
2. Observer les objets, constater comment les autres se « débrouillent » avec (Chloé D).
   
3. S'imposer des emplois du temps aberrants que d'autres vivent avec résignation et déploration. S'en épuiser et chercher un sens à tout cela (Chloé M).
   
4. Traquer les gestes involontaires et récurrents d'un autre (choisi) et se sentir traquée par un effet de miroir (Cécile).
5. Faire des lieux de vie le réceptacle des émotions. Sur le vide de l'espace, observer la sédimentation des affects (Benjamin).
6. Penser que la journée se résume aux premiers instants du matin et apprendre à les dire, à leur donner de la profondeur (Léa).
7. Se soumettre à une surveillance systématique, l'oublier et vivre devant un œil froid. Constater que des instants précieux en sont révélés et essayer d'en faire image (Édouard).
8. Parce que le quotidien des autres fait que nous ne sommes pas seuls… (Camille). Se réjouir que les rencontres bousculent tous nos projets et enrichissent le vécu…
9. Vivre avec un livre. Faire de ces instants partagés, un livre… etc (Charlotte).
10. S'asseoir sur le quai du métro et capter les images qui s'imposent. Regarder les autres, considérer leur attente et rêver à leur quotidien dissimulé (Mathilde).
11. Prendre une photo à l'aube et ne plus s'en défaire. La regarder avec obstination et se retrouver bloquée par cette image étrange. Comment poursuivre sa journée quand elle commence ainsi ? Peut-être faire de cette obsession une force plus qu'une faiblesse (Cindy).
12. Simuler la grande panne. Penser le monde sans électricité. Il reste quelques réserves mais pour peu de temps. Comment un livre pourra-t-il traduire cette expérience à la frontière entre deux mondes : avec / sans… (Giuilia)

Voilà nous semble-t-il comment chacun aborde les questions de la quotidienneté. Certain(e)s ont déjà organisé un protocole d'observation et de collection. Nous devrions durant la prochaine séance pouvoir examiner le matériel visuel rassemblé.

Le planning est légèrement modifié. Le contenu de la prochaine séance (7 novembre), initialement consacré à la mise en page modulaire, change. Après un point de début de séance, nous poursuivrons les entretiens individuels afin que chacun soit bien engagé dans son programme de recherche.

Le cours sur la mise en page est donc reporté au 14 novembre.

Bibliographie :

Notes de chevet, Sei Shônagon, traduction et commentaires par André Beaujard, Gallimard/Unesco

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