I   A   V    -   O   R   L   É   A   N   S 

Ce blog est un outil pour les étudiants participant à l'ARC «Espace du livre / édition et création». 
Il permettra de préciser certains notions abordées lors des séances d'atelier et de communiquer des informations complémentaires.

EL/éc

Atelier de recherche et de création pour les étudiants de 4e et 5e années. 
Cet atelier est dirigé par les enseignantes sophie monville, historienne de l'art et joëlle labiche, graphiste. 

Intervenant extérieur, invité au second semestre : 
emmanuel cyriaque, directeur des éditions hyx.

samedi 15 novembre 2008

Élodie Flament et Silvia Bächli


Élodie et Charlotte nous avait adressé un compte-rendu de leur visite de l'exposition Les peaux du dessin organisée par le Frac de Picardie à Amiens (voir texte du 3 novembre). 

Élodie nous propose un autre regard sur l'œuvre de Silvia Bächli. Elle a pensé que ce travail pouvait vous intéresser dans le contexte de l'étude du quotidien.

Élodie prépare un blog où elle partagera avec nous son regard sur des œuvres qui ont retenu son attention.


Silvia Bächli, « femme pratique » 

Silvia Bächli dessine quotidiennement, comme un rituel, comme quelque chose qui la rassure. 

Ses dessins sont spontanés, libres, mais il y a toujours un équilibre harmonieux entre les pleins et les déliés. 

Elle observe l’espace qui l’entoure, du très proche au plus lointain. En prenant pour point de départ sa propre vie, elle observe le monde dans ses moindres détails et tente de comprendre le fonctionnement de toutes choses. 

Avec ses dessins, Silvia Bächli se constitue une iconographie : des objets domestiques, des fleurs, des branches, des vêtements, des visages, des yeux, des membres, des corps féminins, des mots, des grilles, des lignes... 

Ses dessins sont des annotations, des souvenirs de sensations ( toucher, goût, odorat ) et des fragments d’une mémoire en construction. 

L’accrochage fait partie du processus de création : elle compose avec ses dessins une sorte de constellation dans l’espace, un ensemble indissociable, comme les mots dans une phrase. Il y a dans l’accrochage de Silvia Bächli une circulation à travers les signes et à travars le temps : entre espace intime et espace exterieur. On s’approprie alors toutes ces choses et on invente notre quotidien. 

« La façon dont je place mes dessins, écrit Silvia Bächli, forme la troisième étape dans le processus de mon travail. D’abord, je produis des dessins chaque jour et je les glisse dans un carton, en évitant de juger s’ils sont bons ou mauvais. La deuxième étape correspond au moment où je jette beaucoup de ces dessins et n’en garde que quelques uns. A la fin, au cours de la troisième étape, et généralement en ayant un lieu spécifique en tête, j’essaie de les disposer en fonction des relations qu’ils peuvent avoir entre eux. Chacun d’entre eux est un son. Chaque tonalité a une intensité, une couleur, une attitude, une extension, une clarté, un poids particulier. Les pauses et les espaces intermédiaires ont exactement la même importance. Chaque dessin dégage un espace qui lui est propre autour de lui - un champ de forces. Un dessin doit trouver sa bonne distance entre deux autres. Ce sont des amis, des relations, des associés, des couples d’amoureux, des jumeaux, des paresseux, des solitaires. Chaque dessin constitue un point de repère dans un réseau de relations. Il n’y a pas de centre dans ce réseau. J’essaie de trouver un équilibre dérangeant dans ces espaces. »

É. F. - 14 novembre 2008 - Orléans

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